Oh ! comme chaque jour qui passe est vide, morne et fastidieux ! Comme il laisse peu de traces ! Et que la course des heures est stupide !
Pourtant, l'homme est avide de vivre ; il y tient ; il a foi en lui-même, dans son existence, dans son avenir… Ô, combien d'espoirs il fonde sur demain !
Mais pourquoi s'imagine-t-il donc que le jour qui s'annonce ne ressemblera point à celui qu'il vient de vivre ?
Il n'y songe même pas. D'ailleurs, il n'aime pas réfléchir — et il fait bien.
« Demain, demain ! » se console-t-il jusqu'à ce que ce demain le jette dans la tombe.
Et, une fois qu'on y est, l'on ne réfléchit plus — qu'on le veuille ou non.